Bernard Gui : inquisiteur du Moyen Âge

Bernard Gui est une figure emblématique de l’inquisition médiévale. Cet article explore sa vie et son impact, se concentrant sur ses contributions à l’Inquisition et ses écrits.

Jeunesse et formation

Bernard Gui, né en 1261 dans l’ancienne paroisse de Royère (aujourd’hui La Guyonnie), embrasse les ordres à l’âge de dix-neuf ans en entrant comme novice au couvent dominicain de Limoges.

La Guyonnie n’est plus qu’une maison isolée sur un domaine agricole, à environ 400 mètres du village de Royère, rattachée à La Roche-l’Abeille.

Carrière religieuse

En 1294, il devient prieur d’Albi, puis de Carcassonne, Castres et Limoges. Finalement, il est nommé inquisiteur de Toulouse en 1308, poste qu’il occupe jusqu’en 1323.

Médiocre théologien, Bernard Gui excelle dans ses nouvelles fonctions inquisitoriales.

L’inquisiteur de Toulouse

Comme inquisiteur, Bernard Gui combat le catharisme (1307-1323), le valdéisme (1316-1322) et les Béguards et Béguines (1319-1323). Ses enquêtes rigoureuses et ses sentences sévères, mais variées, ont marqué son époque. Il a notamment envoyé au bûcher Pierre Autier, dernier hérétique actif en Languedoc, en avril 1310.

Méthodes et impact

Bernard Gui appartient à la seconde génération d’inquisiteurs, redonnant poids et efficacité à l’institution après une période de contestation. Il est l’auteur de la Practica Inquisitionis hæreticae pravitatis, le premier manuel d’inquisition, rédigé entre 1319 et 1323.

Son Liber Sententiarum recueille les actes de 11 sermons généraux et 916 décisions de justice, révélant la variété de ses sanctions.

Contributions littéraires et historiques

En plus de la Practica Inquisitionis hæreticae pravitatis, Bernard Gui rédige un arbre de la généalogie des rois des Francs, une première pour l’époque.

Cinq éditions furent produites entre 1313 et 1331, introduisant les mots “arbre” et “généalogie” dans un titre pour la première fois.

Fin de vie et héritage

En 1324, il devient évêque de Lodève. Il meurt en 1331 au château de Lauroux et est inhumé à Limoges. Son influence perdure dans l’Inquisition et l’historiographie médiévale.

Ses promotions épiscopales lui sont octroyées par le pape Jean XXII en récompense de ses services rendus en tant qu’inquisiteur.

Ses obsèques furent célébrées à la Cathédrale Saint-Fulcran de Lodève, avant que son corps ne soit transporté à Limoges pour être inhumé dans l’église des Prêcheurs, aujourd’hui l’église Sainte Marie.

La vie de Bernard Gui illustre l’importance de ses méthodes et écrits qui résonnent encore aujourd’hui.